Presse locale
La Revue Agricole de l'Aube parle de nous !
Publié le 29.01.2025
" Les trésoreries agricoles mises à mal "
Le 24 janvier 2025, la Revue Agricole de l'Aube a publié un dossier intitulé « Les trésoreries mises à mal », mettant en lumière la situation économique préoccupante des exploitations agricoles locales.
Philippe Champignolle, président Aube de Cerfrance Nord-Est Ile-de-France, et Jordan Mocquery, directeur départemental, partagent leur analyse des difficultés rencontrées par les agriculteurs face à une trésorerie sous tension. Ils soulignent l’impact des faibles rendements de la dernière campagne agricole, contraignant bon nombre d'exploitants à recourir aux prêts à court terme.
Des solutions pour rebondir
Quelle est la situation financière des exploitations agricoles auboises ?
Sans surprise, les agriculteurs qui ne·produisenl que des cé-réales ne s'en sortent pas. On comptait sur les cultures d'automne pour rattraper la moisson catastrophique de l'an dernier mais cela n'a pas suffit en betterave, selon les secteurs, les rendements sont décevants et le cours du sucre s'effondre. La luzerne va méfl, dans les coopératives, la situation se tend, tout comme du côté des bios.
Les agriculteurs ont clairement besoin de trésorerie pour amorcer la prochaine récolte, dans des volumes plus importants que d'ordinaire.
On voit des agriculteurs dégoûtés de leur métier antiéiper leur départ en retraite.
Y a-t-il des agriculteurs en faillite dans l'Aube ?
On n'a pas d'agriculteurs qui mettent la clef sous la porte en dehors de ceux dont la situation était déjà extrêmement tendue auparavant. En revanche, on senf un découragement général dans les exploitations. On voit des agriçulteurs dégoûtés de leur métier qui ·anticipent d'autant plus leur départ à la retraite.
De quels moyens les agriculteurs disposent-ils pour passer le cap ?
Pratiquement "tous les chefs d'exploitation vont chercher du court terme : entre 80 et 90 % des agric'ulteurs aubois ont besoin de ce fonds de roulement : ça leur est indispensable· pour acheter les intrants, payer les impôts et la MSA mais aussi les échéances de prêts et les crédits baux liés à des investissements en matériel sr les deux dernières années. On oriente aussi nos adhérents vers des prêts garantis par BPI France qui prend en charge 70 % du montant du crédit.
Vous aviez pourtant mis en garde sur les conséquences de cet effet ciseaux. Les agriculteurs n'en font-ils qu'à leur tête ?
On ne s'attendait pas à un effet de cet ordre. Ce qui pose problème. ce sont les agriculteurs qui achètent du matériel .trop important au regard de la taille de l'exploitation, souvent en crédit-bail, ce qui entraîne des décalages de trésorerie.
Quels sont les points de vigilance ?
Nous conseillons aux agriculteurs d'adapter leur • prélèvement à la source. La réintégration de la Dotation pour Épargne de Précaution jusqu'à six mois après la clôture des bilans peut apporter une respirati9_n fiscale. Nous ne pouvons qu'inviter aussi à raisonné les charges de mécanisation : ça ne veut ps dire ne pas investir dans du matériel mais il faut qu'il sqit adapté au besoin. Enfin, dans le flou politique actuel avec une .fiscalité· qu'on· ne connaît pas, faire un prévisionnel c'est compliqué. Les conseillers Cerfrance accompagnent la gestion du quotidien : on suit tous les mouvements du grand 'livre et la sphère personnelle de l'exploitant. On va dans les détails pour comprendre la logique de l'agriculteur. · Aujourd'hui, une explojtation ne ressemble plus à aucune autre avec des organisations en multistructures qui complexifient les situations.
Cerfrance tiendra trois réunions dans l'Aube le 5 février à 9h30 au gîte loisirs de Méry-sur-Seine (26, route de Soissons), à 14 heures, au siège de-Cerfrance à Lavau (16, rue du Moutot) et le 25 février à 9h30, salle des fêtes d'Eguilly-sous-Bois.
Emeline Durand, Revue Agricole de l'Aube